YOU MAKE ME SMILE ▬ B.

(c) ljs

You make me smile
Even the times our future's looking gloomier
Come through the door and then the room looks roomier
And for a while
You, you, you, you make me smile.

« Nan, nan et nan. Chérie, tu fais chier. Tu crois que je chie des billets de 500 dollars tous les matins. ? »

« Mais mon poussin, je vais pas pouvoir me présenter à ta soirée spéciale dans une robe que j'ai déjà porté ! »

« T'as qu'à demander à une de tes copines de t'en prêter une. J'en ai marre que tu pompes mon fric. J'en ai marre que t'essayes de m'amadouer. Tu me prends franchement pour un con plein de fric, et je déteste ça. »

Sur ces mots plutôt agressifs, Chadwick tourna son fauteuil vers la fenêtre. Sa femme, Alexis sut alors qu'elle devait s'éclipser si elle ne voulait pas que son mari ne coupe sa carte bancaire. Chadie était blasé. Elle lui demandait beaucoup trop d'argent, beaucoup trop souvent. Il en avait marre de sortir les sous de ses poches, même s'il n'en manquait pas. Perdu dans ses pensées, les yeux plongés dans la vue magnifique du Bellagio sur le boulevard de Las Vegas. Il fut tiré de ses pensées par quelqu'un frappant à la porte. Une douce voix résonna à ses oreilles.

« Monsieur Foster ? »

Comment redonner le sourire à Chadwick ? Donner lui une après midi avec son assistante, Bobbie Cruise. Une femme magnifique, pleine d'intelligence qui effectuait son boulot en temps et en heures. Le beau brun tourna son fauteuil et lança un large sourire à B. Puis il soupira, et osa son sourire ironique.

« Je vous ai dit que m'appeler Chadwick, Bobbie. »

Elle acquiesca en laissant un léger sourire paitre sur ses lèvres.

« Je n'arrive pas à m'y habituer. Donc, oui, je suis là pour vous dire que votre rendez vous de 14h est annulé. Vous avez donc votre après midi libre. »

Chadie poussa un léger cri de victoire qui la surprit. Il laissa un rire insouciant s'échapper de sa bouche, et se leva de son fauteuil. Puis il attrapa sa veste et solennellement, déclara à Bobbie.

« Suivez moi, Bobbie. »

Il était deux heures et quart. Bobbie faisait face à Chadwick dans la limousine. Il passait quelques coups de fils. Elle le regardait, en coin. Il le voyait bien. Il adoptait des positions pour paraître à l'aise. Alors que c'était le grand contraire. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, il avait toujours ressenti une boule à la gorge dès qu'elle apparaissait dans son champ de vision. C'était étrange, mais pas nouveau. Chadwick était déjà tombé amoureux. Trois fois, trois femmes avec qui ils s'étaient mariés. Mais récemment, son couple avec Alexis prenait l'eau. Il lui reprochait trop d'attachements à l'aspect matériel. Elle lui reprochait trop de travail, une présence donc réduite. Son seul échappatoire était la belle Bobbie. Il aurait tout donné pour que ce sentiment soit réciproque. Si jamais, il apprenait que Bobbie ne soit un tant soit peu attaché à lui, il divorcerait sur le champ. Pour elle, pour ses beaux yeux, pour ses bras qui devaient être divins. Chadwick était un grand sentimental au fond, il le cachait juste dans le monde des affaires.

C'est ainsi que la limousine s'arrêta près du lac. Chadwick en sortit puis tint la porte à Bobbie, qui lui lançait des regards interrogateurs. Balançant son téléphone portable dans la voiture, laissant ainsi facebook et twitter de côté pour quelques heures, il prit le pas sur elle. Puis marchant à ses côtés, il s'arrêta au ponton qui surplombait le lac. C'est là qu'il s'assit, les pieds frôlant l'eau. Un long silence laissa son coeur battre en harmonie avec celui de Bobbie. Puis il tourna la tête, et murmura pour ne pas troubler le silence du lac.

« Vous devez vous demander pourquoi je vous emmène là. Je me le demande aussi. Habituellement, je viens tout seul. Pour me ressourcer, vider ma tête du travail, de ma femme qui m'énerve. Mais là, j'avais besoin d'une présence chaleureuse. Je vous ai emmené ici, parce que je vous apprécie, Bobbie. Vous ne faites pas partie de cette catégorie de population pleines de vices, menteuses & co. Vous êtes naturelle, belle et intelligente. Vous allez bientôt aller loin. Je devrais vous laisser voler de vos propres ailes. »

Il se mordit la lèvre, se reprochant d'être beaucoup trop expansif. Elle allait avoir peur d'être viré. Il se reprit, enlevant ses chaussures pour tremper ses pieds dans l'eau. Avant le milliardaire, il y avait l'homme au naturel.

« Ne comprenez pas de travers, je ne veux pas vous virer. Vous êtes beaucoup trop précieuse pour moi, comme un point d'ancrage. dans ma vie de fou .... Je vais sérieusement penser à une grosse augmentation. »

C'est là qu'il se mit à rire, légèrement, sans soucis. Il laissa son regard un instant posé sur leurs deux mains, posés l'une à côté de l'autre, prêtes à se toucher.

Il voulait tellement que sa main dérape et que leurs doigts se retrouvent enlacés.

Bobbie n’avait pas pu s’empêcher d’écouter à la porte. D’origine curieuse, elle n’était encore plus quant il s’agissait de la vie de son patron. Bien sûr, c’était loin d’être obsessionnelle, mais là, ça l’intéressait grandement parce que la femme – peut-être, bientôt, ex-femme – de Chadwick se trouvait dans son bureau. Les quelques personnes qui passaient près de Bobbie la regardait de travers comme si elle était complètement folle ou comme si elle faisait un remake d’Ugly Betty, sauf qu’elle était loin d’être Ugly… ou elle l’espérait en tout les cas. Prenant ses jambes à son cou quand elle entendit les talons de la femme de son patron tinté sur le sol, Bobbie improvisa une conversation téléphonique, alors qu’elle n’avait personne au bout du fil. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, et d’ailleurs, la femme de Chadwick la regarda littéralement de travers, comme la plupart des personnes qui se trouvait près du bureau de Chadwick. Cette femme avait une allure absolument terrifiante, avec un regard tellement bleu et profond que chaque personne étaient obligés de baisser les yeux, honteux d’avoir osé regarder une femme de son type. Et ce n’est qu’après ce moment de pure improvisation, qu’elle s’était dirigée vers le bureau de son boss, toquant à la porte, avant de lâcher après être entré. « Je n'arrive pas à m'y habituer. Donc, oui, je suis là pour vous dire que votre rendez vous de 14h est annulé. Vous avez donc votre après midi libre. » Il était vraiment que Bobbie avait énormément de mal à appeler son patron : Chadwick. Bien sûr, elle utilisait son prénom que lorsqu’elle se trouvait en présence de Muse et Enola. L’appeler Monsieur Foster en face de ses copines avait tendance à les faire partir dans un fou rire, chose qu’elle n’avait d’ailleurs jamais compris. Quand bien même, la réaction de son boss la surprit d’autant plus, puisqu’il venait de lâcher un cri de victoire. Comme si, le fait de savoir qu’il avait l’après-midi pour lui seul, ne faisait que le réjouir d’avantage… en même temps, qui ne serait pas heureux d’avoir son après-midi. Mais Bobbie fut encore plus surprise quand il attrapa sa veste et lui adressa « Suivez-moi, Bobbie. »

Bien sûr, Bobbie avait voulu protesté, voulu dire qu’elle avait encore du travail, mais il était évident qu’elle aurait menti à Chadwick, la jeune femme était juste angoissée à l’idée d’être seule avec lui. D’ailleurs, elle ne chercha même pas à savoir où ils se rendaient, ils risquaient d’aller dans un lieu mondain, ou en tout cas, c’est ce qu’elle avait cru. Mais qu’elle fut la surprise de Bobbie quand la limousine – qui lui avait donné surtout la nausée, le long du chemin – s’arrêta au lac. Au final, peut-être c’était elle fait une mauvaise image de son patron. Dans un environnement comme celui-ci, il semblait tellement… lui-même, loin de ce voile froid qu’il offrait aux gens qui l’entouraient – sauf envers Bobbie. La jeune femme savait que ce n’était pas un homme mauvais, elle l’avait ressenti dès le moment où elle avait commencé à travailler pour lui, et Dieu sait combien elle sait bien cerner les gens qui l’entourent. Cruise ne pouvait pas dire si elle était attirée par l’image qu’il renvoyait, ou l’idée qu’elle avait de lui, qui se réveillait être vrai. Le voir dans un environnement comme celui-ci le rendait tellement… sensible aux yeux de Bobbie, puisqu’elle se sentit encore plus en confiance qu’en temps normal. Gênée, elle prit place au côté de Chadwick, qui prenait déjà la parole. Ne le lâchant pas du regard, Bobbie cru d’abord à un renvoi, en même temps, toutes personnes normalement constitués auraient prit peur face à un discours comme celui-ci venant de son patron, surtout dans un lieu aussi calme que celui-ci. Mais la soudaine angoisse de Bobbie se stoppa net lorsqu’il se reprit, en précisant bien qu’il n’allait pas la renvoyé. Le rythme cardiaque de la jeune femme redevint un peu plus calme, malgré la présence de l’homme dont elle était inévitablement attirée. Qui pourrait avoir les idées claires avec Chadwick Foster à ses côtés ? Personne, et certainement pas les femmes. « J’aime beaucoup mon travail, puis contrairement aux paroles de autres, vous êtes un patron assez cool quand même. »

C’était un compliment sans en être un. D’ailleurs, Bobbie avait sincèrement peur de dire des bêtises, parce qu’il lui était tellement difficile de réfléchir de façon correct en présence de Chadwick, et encore plus lorsqu’ils étaient aussi seuls, dans un lieu aussi calme. Il fallait qu’elle chasse de son esprit les diverses pensées qui la pousserait à commettre un geste qui lui serait sûrement regrettable. Muse et Enola lui avaient bien dit de faire attention, tombé amoureuse d’un homme marié, il était évident que c’était voué à l’échec, et Bobbie le savait complètement, surtout quand elle voyait comme l’histoire d’amour entre ses parents tournaient au vinaigre, puisque son père avait été marié avant de connaitre sa mère. La mère de Bobbie s’était retrouvée dans la même situation. Si ça, ce n’était pas effrayant. Puis, sans même savoir pourquoi, Bobbie finit par lâcher « Votre femme a l’air d’être un sacré chipie. » Bon, peut-être aurait-elle mieux fait de tenir sa langue, surtout qu’elle connaissait la réputation de Chadwick, et surtout qu’elle allait se faire griller quant à ses moments de curiosité, à écouter derrière les portes, ce qui n’était pas très malin de sa part. « Enfin… je veux dire… Elle fait carrément peur. » Suivant le regard de Chadwick qui était posé sur leurs mains, subitement, Bobbie changea de posture, pour s’éloigner un peu plus de Foster. Son comportement risquait de la trahir. Elle qui savait tellement se tenir en temps normal, voilà qu’elle agissait comme une enfant qui était assise à côté de son petit amoureux. Retirant elle aussi ses chaussures pour se tremper les pieds dans l’eau du lac, trouvant le lac subitement intéressant, surtout après avoir senti le regard de son patron sur elle. Au pire, s’il lui faisait des reproches, elle sauterait dans le lac, au moins, Bobbie pourrait mourir de froid sans avoir à vivre avec la honte de s’être fait remonté les bretelles par son patron.

A vrai dire, Chadwick était gêné de la situation. Étant marié et surtout fidèle, il ne pouvait en aucun cas tenter une approche. Il aurait tellement voulu, mais sa situation l'en empêchait. Prendre sa main, caresser sa joue, embrasser ses lèvres. C'était ses trois premières pensées en la voyant chaque matin arriver au bureau. Il se sentait renaitre. Il se sentait vivre pleinement, être heureux et surtout en harmonie. C'était ses buts principaux dans la vie et Bobbie Cruise les remplissait chacun. Ce sentiment qui s'étoffait chaque jour ne le laissait pas de glace. Il fallait qu'il s'empêche, chaque jour, d'effectuer ne serait-ce qu'un sous entendu. Car si un jour, il voulait divorcer d'Alexis, il allait devoir prouver sa fidélité. Et comme sa femme, jalousait amèrement la place privilégié de Bobbie, il ne voulait pas qu'elle soit impliquée dans l'affaire et surtout qu'elle soit incriminé et qu'elle souffre. Il avait un coeur, et se battait pour les gens qu'il aimait. Amour était encore un mot trop vague pour décrire ses sentiments envers la belle brune assise à ses côtés. C'était surtout attirance, curiosité de l'inconnu. Envie d'explorer, envie d'aventures non routinières et surtout envie de tendresse profonde entre ses bras.

Lorsqu'elle essaya de faire un semblant de compliment à son patron, celui ci se mit à sourire, ironiquement. C'est vrai qu'il n'était pas souvent très tendre avec ses employés. Mais il fallait considérer aussi qu'ils abusaient souvent de leurs statuts. Chadwick voyait toutes ses pauses cafés & cigarettes alors qu'à côté, ils avaient du retard dans leurs dossiers. Ils voyaient les magouilles, mais se taisaient. Jusqu'au jour, où il n'en pouvait plus, et virait la personne impitoyablement. Il ne se laissait pas faire et il était connu pour ses coups de gueules gigantesques et ses raz de marées de licenciement. Bobbie ne faisait pas partie de cette catégorie, et il l'appréciait un peu plus pour ça. Elle était toujours là pour lui, toujours à ses côtés. « Votre femme a l’air d’être un sacré chipie. » Silence. Avait-elle écouté au porte ? Si oui, ça le dérangeait un peu. Mais Foster savait l'image que renvoyait sa femme. Froide, femme fatale et mangeuse d'hommes. « Enfin… je veux dire… Elle fait carrément peur. » Il voyait bien ce qu'elle voulait dire. Alexis avait la facheuse tendance à lancer des regards glaciaux aux gens qu'elle n'appréciait pas. En l'occurrence, les ex-femmes de Foster, Bobbie et ses employés. Elle considérait que son mari passait plus de temps au bureau qu'à la maison. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est que Chadwick avait de plus en plus de mal à la supporter. Ces caprices répétés, ces coups de folies et surtout de jalousie. Environ chaque soir, il avait le droit à une réflexion sur sa belle assistante désirable et son manque d'appétit sexuel envers sa bien-aimée femme qui s'ennuyait profondément dans leur villa bien trop grande. L'homme d'affaires interrompait souvent ses longs monologues plaintifs par de grands soupirs, pour finalement quitter la table et aller s'enfermer dans son bureau. Et Alexis râlait encore et encore. Si elle ne changeait pas très vite d'attitude, elle se retrouverait sans toit, ni revenu très bientôt.

Remarquant qu'elle avait reculé face à lui, il se disait qu'elle n'était peut être pas encline à vivre une relation. Ou surtout qu'elle avait peur. Peur de devoir être la maitresse, de devoir supporter les ex-femmes, le gamin, et surtout le regard des autres. Son cœur battant rapidement sous les effluves du parfum de Bobbie qui se répandait dans l'air, Chadwick la comprenait, gravement. S'il venait à tenter ne serait-ce qu'un effleurement, il serait divorcé et sans attaches. Prêt à entamer une relation des plus sérieuses. Prêt à tout donner, à se révéler au grand jour à ses côtés, tenant fièrement ses hanches. En parallèle, il angoissait sur leur différence d'âge. Il était plutôt dans sa phase quarantaine, homme mûr. Se questionnant un peu trop à l'instant, il prit finalement la parole.

« Alexis est spéciale, je l'avoue. Mais sous ses airs de femme fatale, elle peut être très sensible. Et surtout très jalouse. »

Il esquissa un sourire caché. Il avait vécu de très belles choses avec elle, mais l'époque où il était fou amoureux d'elle semblait être révolu. C'était un grand gâchis, mais il savait pertinemment qu'elle n'aurait aucun mal à le remplacer et trouver un homme aussi riche que Foster. Il se surprit alors à dire et dévoiler sa vie privée.

« Hier soir, elle m'a fait un long monologue sur vous. En me racontant que vous étiez bien trop belle pour être mon assistante et que votre présence me rendait un peu trop euphorique. Que j'étais attiré par vous et que si un jour, elle découvrait que je la trompais avec vous, elle m'enverrait ses avocats. »

Se rendant compte de sa bourde, il laissa échapper un léger rire. Puis il haussa les épaules. Ses avocats à lui étaient beaucoup plus doués que les sous avocats de sa femme. Et elle ne risquait pas de gagner un centime de sa fortune. La situation était légèrement gênante, et Chadie laissa ses pieds traîner dans l'eau. Puis il admira ce lac artificiel. Et laissa échapper un soupir, s'allongeant sur le dos, son dos heurtant le ponton froid. Son regard s'égara sur le dos longiligne de Bobbie. Elle était juste magnifique. Toute en grâce. Elle le faisait craquer. Elle le rendait à chaque regard un peu plus fou, un peu plus amoureux. Il allait entretenir une passion secrète. Elle n'allait pas le savoir. Elle ne pouvait pas le savoir. Et si un jour, il le lui avouait, il partirait dépité. Il pensait n'avoir aucune chance à ses côtés.

« Bobbie, je peux vous poser une question ? »

Il se releva, sourit pour la mettre en confiance. Puis pris d'un excès de folie, se leva.

« Voulez vous vous baigner avec moi ? »

Bobbie avait été grandement rassurée quant à la réaction de Chadwick lorsqu’elle commença à parler de sa femme. Elle avait prit le risque de se faire repéré, qu’il comprenne qu’elle avait écoutée derrière la porte ce jour-là, même si cela arrivait régulièrement, elle n’en devenait pas folle pour autant, mais les nombreuses fois où elle avait fait cela, c’était surtout pour savoir ce qu’elle avait bien pu faire de mal, pour avoir un traitement comme ça de la part de la femme de Chadwick. Et maintenant que son patron lui en disait, en gros, les raisons, Bobbie avait finit par comprendre. Mais après, ce n’était pas comme si elle avait fait quelque chose de mal, Bobbie ne s’était en rien jeté sur son patron, et d’ailleurs, malgré ses sentiments qui ressemblaient presque à une amourette d’adolescente, qui ne semblait pas être franchement réciproque. Et même si ça avait été le cas, ça aurait causé plus de problèmes qu’autre chose, Bobbie ne pouvait pas supporter les regards qui risqueraient de s’abattre sur elle, et encore moins les possibles soucis avec Alexis. Et c’est à ce moment précis qu’elle finit par se ressaisir, Bobbie commençait à se projeter dans le temps, alors qu’ils n’étaient qu’au stade des vouvoiements. Ca lui semblait complètement ridicule d’agir de la sorte, et de croire en des choses inventés de toutes pièces par son esprit imaginatif. Mais cela n’empêcha pas à la jeune femme de baisser la tête face aux paroles de Chadwick, Alexis voyait en Bobbie une possible rivale, et savoir que ses dires étaient peut-être vrais, lui donnait simplement envie de sauter partout comme une enfant.

Bobbie était à la fois flattée mais aussi gênée, et c’est ainsi, sans même vraiment s’en rendre compte, qu’elle lâcha avec une pointe d’ironie. « Dans ce cas, il faudra être discret, je n’ai pas envie d’avoir d’ennuies. » Mais elle se rendit rapidement compte que ses paroles étaient peut-être inappropriées malgré le petit rire qu’elle avait lâché par la suite, pour montrer qu’elle plaisantait – bien qu’au fond, ce n’était pas vraiment le cas –. Bobbie finit malgré tout par précisé la plaisanterie avec un « Je plaisante. » Elle préférait éviter avoir des ennuies, parce qu’il venait de lui dire qu’elle aurait une grosse augmentation, alors, la jeune femme ne voulait en rien risqué son emploi par une plaisanterie cachée. Et pourtant, Cruise était loin d’être au bout de ses surprises avec Chadwick, à peine avait-il prit ses aises qu’à présent, il se levait et lui proposer d’aller se baigner dans le lac. En temps normal, elle n’aurait même pas attendu, et aurait sauté dans l’eau comme une gamine, mais là, se baigner avec son patron, c’était comme si elle le réduisait au stade d’ami, de connaissance. Et pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir piquer une tête. « Je suis d’accord. » Se levant également, avec un sourire espiègle, comme une enfant à qui l’ont permettait de faire des bêtises. Bobbie se sépara de sa veste en cuir qu’elle ne voulait pas ruiner, avant de stopper son geste, elle allait abimée ses vêtements aussi à se baigner dans le lac, sauf si ...

Chadwick allait se foutre en caleçon et il n'avait aucun complexe avec ça. Il n'avait plus le corps de ses vingts ans, mais il s'assumait comme ça. On le disait bien conservé, son torse n'était pas mou mais dans les tons grisonnants. Chadwick assumait son âge avancé, ne voulait pas se cacher. Lorsque Bobbie accepta de se baigner à ses côtés, il eut un large sourire. Ils étaient comme deux gamins, et sa présence le rajeunissait, lui faisait oublier chaque problème de la vie. Tout était plus facile avec elle. Enlevant sa veste de costume, déboutonnant sa chemise puis baissant son pantalon, il garda quand même son boxer. Voyant Bobbie gêné, il eut un léger sourire et lui dit.

« Le meilleur moyen est de se baigner en sous vêtements. Je ne suis pas si nudiste qu'on le dit. »

C'est là qu'il sauta dans l'eau, ne laissant aucun répit à Bobbie. L'eau était étrangement chaude et Chadwick prit le temps de faire la planche un instant, contemplant le ciel.

Prenant le temps de savourer le moment, il eut à peine le temps de voir Bobbie plonger avec légèreté. Elle arriva à ses côtés, et ils se regardèrent un instant sans rien dire. S'il ne se contrôlait pas, il aurait déjà attraper son visage fébrile entre ses mains et aurait dévoré ses lèvres avec passion. Rien que d'y penser lui donnait des frissons. Il eut un sourire gêné, baissa les yeux et pour égayer le moment, l'éclaboussa. Son rire enfantin cassa le silence, et il nagea un peu plus loin. Puis il plongea. Il revint vers elle, sous l'eau, et attrapa ses pieds pour qu'elle le rejoigne sous l'eau. L'eau était pure, claire, vraiment chaude et très bonne. Même sous l'eau, retenant son souffle, les yeux grands ouverts, il l'admirait. Remontant à la surface, il passa ses mains sur son visage et mit ses cheveux en arrière. Bobbie revint à son tour à la surface.

« J'adore l'eau. On se sent tellement léger et sans problèmes.

Il aurait juste voulu pouvoir la prendre dans ses bras, le temps d'une seconde.